Interview de Romaric Vin, commercial chez Fruits Rouges & Co

Interview de Romaric Vin, commercial chez Fruits Rouges & Co

De ses doutes académiques à son épanouissement professionnel, Romaric Vin trace un parcours inspirant, ancré dans la réalité du terrain. Aujourd’hui commercial chez Fruits Rouges & Co, il gère un important portefeuille de clients et partage avec passion les coulisses de son métier. Il nous raconte son cheminement, ses choix assumés, les compétences indispensables dans son domaine et les clés de sa réussite.

Pouvez-vous vous présenter et nous raconter votre parcours scolaire et professionnel ?

Je m’appelle Romaric Vin, j’ai 28 ans. Mon parcours scolaire a commencé avec un bac STMG option gestion-finance, suivi d’un BTS en commerce international. J’ai effectué un stage à Malte entre mai et juillet, ce qui a été une première immersion professionnelle marquante. Ensuite, j’ai enchaîné sur une licence Responsable du développement commercial, que j’ai faite en alternance chez D2I.

La première année, j’ai validé deux blocs sur quatre. J’ai donc repassé les deux blocs manquants l’année suivante, en candidat libre, tout en travaillant à côté. Ce parcours, un peu en dents de scie, m’a conduit à faire le choix d’arrêter après la licence. Je considérais que je n’étais pas prêt pour un master, et je ne voulais pas perdre deux ans pour échouer. J’ai toujours su que je voulais être commercial.

Après plusieurs expériences, dont un poste d’acheteur chez Camille Fournet, une entreprise de maroquinerie de luxe, j’ai fait un passage chez Carrefour. Puis, une opportunité s’est présentée chez Fruits Rouges & Co, d’abord pour remplacer une salariée en congé materné. Ce remplacement a débouché sur un poste dans la division surgelés. Depuis juillet 2022, je suis commercial, et officiellement embauché depuis avril 2023.

En quoi consiste votre poste aujourd’hui ?

Je suis commercial France pour la partie fruits surgelés transformés. Avec mon collègue Paul-Emile, nous partageons le territoire : il gère l’Ouest, moi l’Est, de la Lorraine à la Savoie, jusqu’à la Corse. Nos clients sont des industriels (glaciers, brasseurs, confituriers), la grande distribution (Carrefour, Leclerc...) et des distributeurs.

Nous proposons des fruits surgelés, en morceaux ou en purées, ainsi que des produits à marque de distributeur. Je passe beaucoup de temps au téléphone, à répondre à des besoins, à négocier, à organiser des tournées de terrain pour rentabiliser les déplacements. Récemment, un déplacement en Savoie m’a permis de signer un contrat de 25 tonnes, soit environ 150 000 euros de chiffre d’affaires.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Le relationnel. Depuis toujours, j’adore parler, créer du lien, construire des relations de confiance. Je vis mon métier à fond. Mon portefeuille clients est en constante croissance : je suis passé de 1 200 tonnes de fruits à 1 600-1 700 tonnes vendues mi-juillet, soit une augmentation de plus de 23 % par rapport à l’année précédente.

Au-delà des chiffres, c’est le lien humain qui fait la différence. Certains clients me tutoient, d’autres me considèrent presque comme un membre de leur famille. Cela permet même parfois d’éviter des pénalités en cas de rupture produit, grâce à la confiance établie.

Quelles compétences faut-il pour exercer votre métier ?

Il faut être à l’aise à l’oral, savoir négocier, réagir vite. Il ne faut pas avoir peur du contact, ni d’annoncer des prix, même dans un contexte difficile. En 2024, les prix des fruits ont explosé, en raison de mauvaises récoltes et de tensions géopolitiques. Il faut savoir expliquer cela aux clients, gérer les insatisfactions, trouver des compromis, tout en gardant ses objectifs de volume.

Il est aussi essentiel de bien connaître ses produits. Les clients sentent très vite si vous maîtrisez votre sujet. C’est ce qui fait qu’ils acceptent parfois de payer plus cher : ils ont la garantie d’un produit conforme à leur cahier des charges.

Quel est le plus grand challenge que vous avez relevé ?

Quand ma directrice générale a cessé de gérer ses derniers clients pour me les confier, j’ai récupéré de très gros comptes. Parmi eux, un client m’a dit : « T’es comme le fils que j’ai pas eu ». C’était émouvant. Cette confiance m’a beaucoup touché, mais aussi mis la pression pour être à la hauteur. Aujourd’hui, je suis fier d’avoir su conserver ces volumes.

Un souvenir à partager de vos années chez Laho Formation?

C’est une formation qui m’a donné une base solide. J’ai gardé contact avec certains formateurs, comme Jean-François, avec qui je partage même des parties de jeu mobile. J’ai également été deux fois jury pour les examens de licence. Il y règne une très bonne ambiance, et les souvenirs sont nombreux.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui veut suivre votre voie ?

Ne pas avoir peur. Il faut connaître son produit, être sûr de soi, sans arrogance. Dans le commerce, le relationnel est crucial. Si vous êtes honnête, clair, compétent, les clients vous suivront. Même si vous êtes un peu plus cher, ils préféreront la sécurité et la fiabilité.

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