Portrait alumni : Yonice ALONTOESA, cuisinier-pâtissier à The Sea Rooms en Irlande

Portrait alumni : Yonice ALONTOESA, cuisinier-pâtissier à The Sea Rooms en Irlande

À seulement 28 ans, Yonice Alontoesa est aujourd’hui cuisinier en Irlande. Formé en France, ce jeune cuisinier-pâtissier a choisi de s'expatrier en Irlande pour relever de nouveaux défis et affiner son art au sein d'un restaurant haut de gamme. Dans cette interview, il partage avec vous son parcours, son quotidien rythmé par les services intenses, ses ambitions et la place essentielle qu'occupent la transmission dans son métier. 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Yonice Alontoesa, j'ai 28 ans. Je suis actuellement cuisinier en Irlande, où je poursuis mon parcours professionnel. J'ai obtenu un CAP cuisine, puis un Brevet Professionnel pour approfondir mes compétences. Ces diplômes m'ont permis d'acquérir de solides bases techniques. Je travaille dans un hôtel qui possède trois restaurants : une brasserie, un restaurant principal pour les clients de l'hôtel et enfin le restaurant dans lequel je suis, appelé The Sea Rooms. C'est un restaurant haut de gamme basé sur un concept barbecue : tout est travaillé au feu, jusqu'à l'assiette. C'est aussi considéré comme le restaurant le plus chic de l'établissement.

Quelles sont vos missions en tant que cuisinier ?

Actuellement, je travaille en pâtisserie au sein d'un restaurant situé dans un hôtel. Mes journées commencent par la mise en place : je prépare tout ce dont j'aurai besoin pour le service, aussi bien pour mon poste pâtisserie que pour celui du second. L'équipe est réduite : nous sommes entre 5 et 6 personnes dans une petite cuisine, ce qui nous oblige à être polyvalents. Même si chacun a son poste, nous nous entraidons constamment pour que le service se passe au mieux. 

Je travaille en binôme avec mon second. C'est lui qui me donne les listes de tâches à effectuer pour la journée. Je jongle entre la pâtisserie et d'autres missions selon les besoins, en m'assurant que tout soit prêt aussi esthétiquement que techniquement.

Comment est votre rythme de travail ? 

Ce sont de très grosses journées. Par exemple, le mercredi, nous travaillons de 9h à 17h sans pause. Du jeudi au samedi, nous faisons des journées de 9h à parfois 23h, avec très peu de pauses — parfois seulement 10 à 20 minutes selon l'intensité des services. Nous assurons un service le midi et un service gastronomique le soir, qui demande une attention encore plus poussée.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce qui me tient le plus à cœur, c'est de pouvoir créer des émotions chez les clients. J'aime leur transmettre du plaisir à travers les plats. Notre cuisine est ouverte, donc nous avons des échanges directs avec eux. Lorsqu'ils viennent nous remercier après leur repas, nous font un signe ou nous félicitent, c'est une énorme source de motivation. Le fait qu'ils nous voient travailler, qu'ils nous félicitent directement, c’est extrêmement valorisant. Cela renforce notre envie de donner le meilleur de nous-mêmes.

Comment vous est venue l’envie de devenir cuisinier-pâtissier ?

Cette passion m’est venue dès l’enfance, surtout par ma grand-mère. J’ai grandi dans un environnement familial où la cuisine occupait une place importante. Mon père était également cuisinier, donc j'ai grandi au milieu de cette culture. Cela s'est fait naturellement.

Quelles qualités sont, selon vous, indispensables pour exercer votre métier ?

Le plus important, c'est d’être passionné. C’est un métier exigeant, et sans passion, on ne tient pas. Il faut aussi être rigoureux, motivé et persévérant, parce que le quotidien en cuisine est vraiment difficile.

Avez-vous aujourd’hui un projet ou un défi particulier ?

Mon premier grand challenge est de réussir à terminer ma saison ici en Irlande. Je suis arrivé seul, dans un pays que je ne connaissais pas, avec une barrière de la langue. Même si ce n'est pas évident, je m'en sors bien. Ensuite, je verrai où cette expérience me mènera.

Quel est votre parcours académique ?

J’ai grandi en Guyane, où il n’y avait pas forcément les structures pour étudier la cuisine. J’ai donc commencé par des études de commerce. Ensuite, en arrivant en France, j'ai voulu saisir ma chance et me diriger vers ma vraie passion : la cuisine. J’ai suivi une formation à l'AFPA (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes) où j'ai obtenu un titre professionnel après six mois. Puis, j'ai enchaîné sur un CAP et un BP. Les cours étaient très orientés vers la réalité du métier. Il y avait de la pratique en cuisine, des cours de gestion, d'anglais, etc. Nous avons eu une semaine de cours suivie de deux à trois semaines de travail en restaurant, en alternance.

Le meilleur souvenir que je garde de ces années est l’obtention de mon BP. C’était l’aboutissement de plusieurs années de travail. Toute notre classe a eu 100 % de réussite, et on a vraiment ressenti la fierté de nos enseignants, en particulier celle de notre professeur de cuisine, Monsieur Dewilde. 

Pour conclure, auriez-vous un conseil à donner à ceux qui aimeraient se lancer dans votre domaine ?

Il faut être passionné et vraiment aimer ce que l'on fait. C’est un métier dur, mais si on a une vraie raison de s'investir, tout devient plus naturel. Il faut savoir pourquoi on choisit cette voie et garder cet objectif en tête.

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